L'équipe Demopaedia sera présente à la Conférence internationale sur la Population de Busan.
Si vous vous rendez à cette conférence, venez assister à notre communication orale qui aura lieu le mardi 27 août de 15h30 à 17h00 (Bexco, pièce 213, Glass Hall, 2e étage). Le nouveau dictionnaire coréen sera également présenté lors d'une conférence organisée par la Fédération coréenne de planification familiale (PPFK) sur "les questions de population & de l'aide publique au développement" (ouverte à tous) à 19h00 (Bexco, pièce 110).

Vous pouvez télécharger les volumes français, anglais, italien, thaï en différents formats électroniques ou les commander sur papier à prix coûtant.

Dictionnaire démographique multilingue, seconde édition unifiée, volume français

80 : Différence entre versions

Dictionnaire démographique multilingue, seconde édition unifiée, volume français
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(Paul Vincent et al., éd. 1958)
 
(Louis Henry et al., éd. 1981 *** existing text overwritten ***)
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Les {{TextTerm|migrations|1}} représentent l’un des aspects les plus importants de la {{TextTerm|mobilité|2}} des populations, sur le plan démographique. On appelle à proprement parler ''migration,'' ou {{TextTerm|mouvement migratoire|1}}, un ensemble de ''déplacements'' ayant pour effet de transférer la ''résidence'' ({{RefNumber|31|0|6}}) des intéressés, d’un certain {{TextTerm|lieu d’origine|3}}, ou {{TextTerm|lieu de départ|3}}, à un certain {{TextTerm|lieu de destination|4}}, ou {{TextTerm|lieu d’arrivée|4}}. On opère volontiers la distinction entre ''déplacements temporaires'' et ''déplacements définitifs'' à l’aide de critères fondés sur la {{TextTerm|durée d’absence|5}} du ''lieu d’origine'' et sur la {{TextTerm|durée de présence|6}} au ''lieu de destination.''
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On étudie sous le nom de {{TextTerm|mobilité spatiale|1}}, ou {{TextTerm|mobilité physique|1}}, ou {{TextTerm|mobilité géographique|1}} les phénomènes quantitatifs liés aux {{TextTerm|déplacements|2}} dans l’espace géographique, d’individus d’une population. On appelle à proprement parler {{TextTerm|migration|3}}, ou {{TextTerm|mouvement migratoire|3}} un ensemble de déplacements ayant pour effet de transférer la ''résidence'' ({{RefNumber|31|0|6}}) des intéressés d’un certain {{TextTerm|lieu d’origine|4}}, ou {{TextTerm|lieu de départ|4}}, à un certain {{TextTerm|lieu de destination|5}}, ou {{TextTerm|lieu d’arrivée|5}}. Ce concept de migration ne s’applique pas aux individus sans résidence fixe : y échappent en particulier les populations ''nomades'' ({{RefNumber|30|4|2}}) ''ou semi-nomades'' ({{RefNumber|30|4|3}}). On opère parfois la distinction entre migration et {{TextTerm|déplacement temporaire|6}} à l’aide de critères fondés sur la {{TextTerm|durée d’absence|7}} du lieu d’origine et sur la {{TextTerm|durée de présence|8}} au lieu de destination. D’autres déplacements retiennent l’attention par leur régularité cyclique ou leur importance économique et sociologique. Citons les {{TextTerm|navettes|9}} de travailleurs entre leur lieu de résidence et leur lieu de travail, mouvements dont la périodicité est généralement quotidienne ou hebdomadaire, ainsi que les {{TextTerm|déplacements saisonniers|10}} à périodicité annuelle. Un déplacement qui n’intéresse un ''territoire'' ({{RefNumber|30|1|2}}) que par le fait qu’il le traverse, constitue un {{TextTerm|transit|11}}. Citons enfin les {{TextTerm|déplacements touristiques|12}} ou {{TextTerm|déplacements de vacances|12}}. 1. On précise mobilité spatiale, pour distinguer cette mobilité de la ''mobilité professionnelle'' ({{RefNumber|92|1|1}}) ou de la ''mobilité sociale'' ({{RefNumber|92|0|4}}).
{{Note|1| {{NoteTerm|migration}}, s. f. {{NoteTerm|migrer}}, v. i. — {{NoteTerm|migrant}}, ppr. ff. s. m. : personne qui migre — {{NoteTerm|migratoire}}, adj. : relatif aux migrations.}}<br />On précise parfois {{NoteTerm|migration spatiale}}, ou {{NoteTerm|migration géographique}}, pour éviter toute confusion avec les ''migrations professionnelles'' ({{RefNumber|92|1|1}}*) ou les ''migrations sociales'' ({{RefNumber|92|0|5}}*). <br />Noter que le mot ''migration'' peut désigner, dans certaines expressions, un ensemble de ''déplacements'' n’entraînant pas de changements de résidence (cf. § {{RefNumber|80|6|}}).
+
{{Note|3| {{NoteTerm|Migration}}, s.f. - {{NoteTerm|migrer}}, v.i, {{NoteTerm|migratoire}}, adj. : relatif aux migrations. On précise parfois {{NoteTerm|migration spatiale}}, ou {{NoteTerm|migration géographique}}, pour éviter toute confusion avec les ''migrations professionnelles'' ({{RefNumber|92|1|1}}*) ou les ''migrations sociales'' ({{RefNumber|92|0|4}}*). Noter que le mot migration désigne, dans ces expressions, des modifications qui n’entraînent pas forcément un changement de résidence; chaque fois que c’est possible, il vaut mieux désigner ces modifications par une expression n’utilisant pas le mot migration.}}
{{Note|2| On précise éventuellement {{NoteTerm|mobilité spatiale}}, ou {{NoteTerm|mobilité physique}}, ou {{NoteTerm|mobilité géographique}}, pour distinguer cette ''mobilité'' de la ''mobilité professionnelle'' ({{RefNumber|92|1|1}}) ou de la ''mobilité sociale'' ({{RefNumber|92|0|5}}).}}<br />On classe les {{NoteTerm|déplacements}} pris en considération dans l’étude de la ''mobilité'' des populations, en {{NoteTerm|déplacements définitifs}} et en {{NoteTerm|déplacements temporaires}}, selon qu’ils entraînent ou non ''changement de résidence'' ({{RefNumber|21|2|5}}) des intéressés.
+
{{Note|5| Pour les ''migrations internationales'' ({{RefNumber|80|3|2}}), le {{NoteTerm|pays d’arrivée}} est volontiers dénommé {{NoteTerm|pays d’accueil}}.}}
{{Note|4| Sur le plan des ''migrations internationales'' ({{RefNumber|80|2|2}}), et par rapport aux ''immigrés'' ({{RefNumber|80|2|3}}*), le ''pays d’arrivée'' est volontiers dénommé {{NoteTerm|pays d’accueil}}.}}
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{{Note|9| {{NoteTerm|Navette}}, s.f. - {{NoteTerm|navetteur}} (néol.), s.m.}}<br />On utilise parfois les expressions : {{NoteTerm|migration alternante}} ou {{NoteTerm|migration pendulaire;}} le terme navette est préférable.
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{{Note|10| Nous préférons le terme déplacement saisonnier au terme {{NoteTerm|migration saisonnière}}, parfois utilisé.}}
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{{Note|11| {{NoteTerm|Transit, s.m. - transiter, v.i. - transitaire}}, adj. ff. s.m. : individu qui transite. Le terme transit est préférable aux termes {{NoteTerm|migration de transit}} ou {{NoteTerm|transmigration}} parfois utilisés.}}
  
 
=== 802 ===
 
=== 802 ===
  
Dans le cadre des ''migrations'' ({{RefNumber|80|1|1}}) intéressant la population d’un certain ''territoire'' ({{RefNumber|30|1|2}}), on appelle {{TextTerm|migration externe|1}}, ou {{TextTerm|migration extérieure|1}}, une migration dont le ''lieu d’origine'' ({{RefNumber|80|1|3}}) et le ''lieu de desti-nation'' ({{RefNumber|80|1|4}}) se trouvent, l’un compris à l’intérieur, l’autre situé à l’extérieur du territoire considéré. Lorsque le territoire en cause est celui d’un ''État souverain'' ({{RefNumber|30|5|3}}), les ''migrations -externes'' sont dénommées {{TextTerm|migrations internationales|2}}. Une ''migration externe'' prend le nom d’{{TextTerm|immigration|3}} ou d’{{TextTerm|émigration|4}}, suivant que c’est le ''lieu de destination'' ou le ''lieu d’origine'' qui appartient au territoire considéré. Une migration dont le ''lieu d’origine'' et le ''lieu de destination'' se trouvent tous les deux compris à l’intérieur d’un même territoire constitue ce qu’on appelle une {{TextTerm|migration interne|5}}, ou {{TextTerm|migration intérieure|5}}, par rapport à ce territoire.
+
Lorsqu’on n’observe pas de manière continue toutes les migrations, on peut comparer, soit la {{TextTerm|résidence à une date antérieure|1}} bien déterminée, soit la {{TextTerm|résidence antérieure|2}} à la {{TextTerm|résidence actuelle|3}}. Dans le premier cas, on appelle {{TextTerm|migrant|4}} tout individu dont les résidences en début et en fin de période sont différentes; au départ de la résidence en début de période, ce migrant était un {{TextTerm|émigrant|5}}, à l’arrivée dans la résidence actuelle, il est un {{TextTerm|immigrant|6}}. Dans le deuxième cas où la question porte, en fait, sur la {{TextTerm|dernière migration|7}} ou le {{TextTerm|dernier changement de résidence|7}}, quelle qu’en soit la date, tout individu qui a eu au moins une résidence antérieure différente de l’actuelle est un {{TextTerm|immigré|8}} dans cette dernière et un {{TextTerm|émigré|9}} de la résidence antérieure. Quand on connaît les {{NoteTerm|lieux}} de {{TextTerm|naissance|10}}, tout individu dont la résidence actuelle diffère du lieu de naissance est un {{TextTerm|non natif|11}} de la résidence actuelle.
{{Note|1| Une migration qui n’intéresse un territoire que par le fait qu’elle le traverse constitue par rapport à ce territoire une {{NoteTerm|transmigration}}, ou {{NoteTerm|migration de transit}}, {{NoteTerm|transit}}, s. m. — {{NoteTerm|transite}}r, v. i. — {{NoteTerm|transitaire}}, adj.ff.s.m. : migrant transitaire.}}
+
{{Note|4| Un migrant est donc un individu né avant le début de la période considérée et vivant à la fin de cette période. On étend parfois la définition aux enfants nés en cours de période en les rattachant à la résidence de leur mère au début de la période : il s’agit alors de {{NoteTerm|migrants induits}}. La définition, parfois donnée, du migrant comme un individu qui a fait au moins une migration au cours de la période considérée n’est guère utile en démographie, car un migrant y est le plus souvent décelé à l’aide d’une question sur la résidence à une date antérieure et non sur les migrations depuis cette date.}}
{{Note|3| {{NoteTerm|immigration}}, s. f. — {{NoteTerm|immigrer}}, v. i. — {{NoteTerm|immigrant}}, ppr.ff.s.m. : personne qui immigre — immigre, pp. ff. s. m., personne qui a immigré.}}
+
{{Note|10| Le lieu de naissance est distinct du lieu de résidence de la mère à la naissance de l’enfant lorsque les coutumes ou l’organisation sanitaire amènent la mère à accoucher hors de son lieu de résidence.}}
{{Note|4| {{NoteTerm|émigration}}, s. f. — {{NoteTerm|émigrer}}, v. i. — {{NoteTerm|émigrant}}, ppr.ff.s.m. : personne qui émigre — {{NoteTerm|émigré}}, pp.ff.s.m., : personne qui a émigré.}}
 
  
 
=== 803 ===
 
=== 803 ===
  
Par opposition au ''mouvement naturel'' ({{RefNumber|20|1|7}}), on pourrait dénommer {{TextTerm|mouvement physique|1}} d’une population la part incombant aux ''migrations'' dans le ''mouvement général de la population'' ({{RefNumber|20|1|6}}). L’expression utilisée pour désigner cette notion est toutefois celle de {{TextTerm|mouvements migratoires|1}} (au pluriel; cf. {{RefNumber|80|1|1}}), étant sous-entendu que seules les ''migrations externes'' ({{RefNumber|80|2|1}}) sont alors prises en considération. La somme des {{TextTerm|entrées|2}}, ou {{TextTerm|arrivées|2}}, d''’immigrants'' ({{RefNumber|80|2|3}}*), et des {{TextTerm|sorties|3}}, ou {{TextTerm|départs|3}}, d’''émi-grants'' ({{RefNumber|80|2|4}}*), matérialise le {{TextTerm|volume total des migrations|4}}, et est dénommée {{TextTerm|migration totale|4}}, par opposition à la {{TextTerm|migration nette|5}}, ou {{TextTerm|balance migratoire|5}}, résultant de la différence entre les ''entrées'' et les ''sorties.'' Cette ''balance'' prend le nom d’{{TextTerm|immigration nette|6}} lorsque les ''entrées'' excèdent les ''sorties,'' et d’{{TextTerm|émigration nette|7}} dans le cas contraire. Elle peut d’ailleurs être regardée comme une quantité algébrique : on la considère alors généralement comme positive lorsqu’elle a pour effet d’accroître la population, c’est-à-dire lorsque les ''entrées'' excèdent les ''sorties.''
+
Dans les ''migrations'' ({{RefNumber|80|1|3}}) intéressant la population d’un ''État souverain'' ({{RefNumber|30|5|3}}), une première distinction est faite entre les {{TextTerm|migrations internes|1}}, ou {{TextTerm|migrations intérieures|1}} à cet État, dont le ''lieu d’origine'' ({{RefNumber|80|1|4}}) et le ''lieu de destination'' ({{RefNumber|80|1|5}}) se trouvent tous les deux compris à l’intérieur de l’État, et les {{TextTerm|migrations internationales|2}} qui traversent les frontières de cet État. Ces dernières sont encore appelées {{TextTerm|migrations externes|3}} ou {{TextTerm|migrations extérieures|3}} à cet État et prennent le nom {{TextTerm|d’immigration|4}} ou {{TextTerm|d’émigration|5}}, suivant que l’État considéré constitue le lieu de destination ou le lieu d’origine de ces migrations. Lorsque l’État est lui-même fractionné en zones, une distinction est faite entre les migrations internes à une zone, que l’on désigne souvent sous le terme de {{TextTerm|mobilité locale|6}} ou de {{TextTerm|mobilité résidentielle|6}}, et les migrations externes à cette zone, que l’on distingue en migrations internationales et migrations internes à l’État. Ces dernières migrations prennent le nom {{TextTerm|d’immigration interne|7}} vers cette zone ou d’{{TextTerm|émigration interne|8}} de cette zone, suivant qu’elle constitue le lieu de destination ou le lieu d’origine de ces migrations. Lorsqu’on distingue une zone d’origine et une zone de destination, on entend par {{TextTerm|courant de migrations|9}}, ou {{TextTerm|courant migratoire|9}}, le nombre de migrations qui s’effectuent de l’une vers l’autre. Le plus important des courants entre deux zones s’appelle le {{TextTerm|courant dominant|10}}, le plus faible le {{TextTerm|contre-courant|11}}.
{{Note|4| Les entrées et sorties de ''transitaires'' ({{RefNumber|80|2|1}}*) sont généralement exclues du calcul de la ''migration totale.''}}
+
{{Note|1| Toutes les définitions de ce paragraphe s’étendent sans peine aux ''migrants, émigrants'' et ''immigrants, émigrés'' et ''immigrés'' du § 802, en remplaçant ''migration'' par l’un de ces termes. La distinction entre migration interne et migration internationale n’est pas toujours claire, lorsque certains ''territoires non indépendants'' de l’Etat ont cependant une autonomie plus ou moins complète.}}
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{{Note|2| Lorsqu’il s’agit de ''navettes'' ({{RefNumber|80|1|9}}) et non de migrations, on parle de {{NoteTerm|navettes frontalières}} et de {{NoteTerm|travailleurs frontaliers}}, ou par abréviation de {{NoteTerm|frontaliers}}.}}
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{{Note|4| {{NoteTerm|Immigration}}, s.f. - {{NoteTerm|immigrer}}, v.i.}}
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{{Note|5| {{NoteTerm|Emigration}}, s.f. - {{NoteTerm|émigrer}}, v.i.}}
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{{Note|7| Pour être plus précis, il s’agit d’immigration interne à l’État, vers cette zone, et d’émigration, interne à l’État, de cette zone.}}
  
 
=== 804 ===
 
=== 804 ===
  
On appelle {{TextTerm|statistiques migratoires|1}}, ou {{TextTerm|statistiques de migrations|1}}, des statistiques établies en vue de la {{TextTerm|détermination directe des mouvements migratoires|2}} (cf. {{RefNumber|80|1|1}}) qui affectent la population d’un territoire donné. Pour les ''migrations internes'' ({{RefNumber|80|2|5}}), ces statistiques sont élaborées d’ordinaire, tantôt à partir de ''déclarations de changement de résidence'' (cf. {{RefNumber|21|2|5}}), tantôt par le truchement de questions spéciales insérées dans les formules de recensement. Pour les ''migrations internationales'' ({{RefNumber|80|2|2}}), le dépouillement des {{TextTerm|listes de passagers|3}} des paquebots et aéronefs, permet souvent de rassembler des renseignements de qualité sur les ''déplacements'' ({{RefNumber|80|1|2}}*) qui s’effectuent par voie maritime ou aérienne. L’observation des déplacements qui s’effectuent par voie terrestre est beaucoup plus délicate, surtout dans les régions où existent de nombreux ''frontaliers'' ({{RefNumber|80|6|1}}*). Dans tous les cas, il convient de prendre des précautions spéciales pour distinguer les véritables ''migrants'' ({{RefNumber|80|1|1}}*) des simples {{TextTerm|voyageurs|4}}, et pour classer les ''transitaires'' ({{RefNumber|80|2|1}}*) à part parmi les ''migrants,'' afin de pouvoir les exclure de la détermination de la ''migration totale'' ({{RefNumber|80|3|4}}). Le cas échéant, le nombre des {{TextTerm|visas d’entrée|5}}, des {{TextTerm|autorisations de séjour|6}} ou des {{TextTerm|autorisations de travail|7}} délivrés aux ''étrangers'' ({{RefNumber|33|0|2}}), fournissent des indications sur les mouvements migratoires de ceux-ci.
+
Les ''migrations'' ({{RefNumber|80|1|3}}) d’un individu au cours d’une période peuvent être distinguées les unes des autres par leur rang de {{TextTerm|migration|1}} à partir du début de ladite période. L’intervalle de temps qui sépare ''Varrivée'' ({{RefNumber|80|5|3}}) dans un lieu et le ''départ'' ({{RefNumber|80|5|4}}) vers un autre est une {{NoteTerm|durée}} de {{TextTerm|résidence|2}} ou {{TextTerm|durée de séjour|2}}. On peut également distinguer parmi ces migrations celles qui constituent un {{TextTerm|retour|3}} vers la zone initiale, ou vers un lieu de résidence antérieure, et les {{TextTerm|migrations secondaires|4}} qui atteignent de nouvelles zones. Lorsqu’on distingue les zones ''rurales'' ({{RefNumber|31|1|3}}*) et les zones ''urbaines'' ({{RefNumber|31|1|4}}*) de taille croissante, l’{{TextTerm|émigration rurale|5}} comporte des {{TextTerm|migrations par étapes|6}} ou {{TextTerm|migrations avec relais|6}} qui se produisent lorsque l’individu se déplace successivement vers des villes de taille croissante. On parle de {{TextTerm|migration en chaîne|7}} entre une série de tailles de villes lorsque la ''migration nette'' ({{RefNumber|80|5|2}}) d’une ville de taille donnée est positive par excédent d’immigration du secteur rural et des villes de taille inférieure, sur l’émigration vers les villes de taille supérieure.
{{Note|5| Les {{NoteTerm|visas de sortie}} que les ressortissants de certains États doivent obtenir pour pouvoir se rendre à l’étranger constituent éventuellement une source de renseignements {{NoteTerm|sur}} les migrations de ces ressortissants.}}
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{{Note|5| Le terme {{NoteTerm|exode rural}} est souvent utilisé, mais n’est pas très satisfaisant dans la mesure où les migrations des zones rurales vers les zones urbaines ne prennent pas toujours la forme d’un ''exode'' ({{RefNumber|80|7|3}}).}}
  
 
=== 805 ===
 
=== 805 ===
  
Faute de pouvoir en déterminer directement les éléments, on procède souvent à la {{TextTerm|détermination indirecte de la migration nette|1}} (cf. {{RefNumber|80|3|5}}). Celle-ci s’obtient alors comme {{TextTerm|résidu|2}} d’une balance dont les autres éléments sont connus ou estimés. Dans la {{TextTerm|méthode du mouvement naturel|3}}, par exemple, on retranche l’''accroissement naturel'' ({{RefNumber|70|1|7}}) enregistré entre deux recensements, de l’''accroissement brut'' ({{RefNumber|70|1|6}}) qui ressort de la comparaison des ''effectifs'' ({{RefNumber|10|1|6}}) des recensés. Dans la {{TextTerm|méthode des coefficients de survie|4}} (cf. {{RefNumber|32|6|6}}), on ''vieillit'' ({{RefNumber|32|6|5}}) la population définie par un recensement, à l’aide des taux de mortalité de la période intercensitaire subséquente, et l’effectif obtenu est comparé à celui qui ressort du recensement immédiatement consécutif. Des calculs analogues effectués par groupes de générations permettent éventuellement d’évaluer la ''migration nette'' dans divers groupes d’âges. En rapportant la ''migration totale'' ({{RefNumber|80|3|4}}) ou la ''migration nette'' ({{RefNumber|80|3|5}}), enregistrées annuellement en moyenne pendant une certaine période, à l’''effectif moyen'' ({{RefNumber|40|1|5}}) de la population au cours de cette période, on obtient des {{TextTerm|taux de migration|5}} qui caractérisent respectivement la ''mobilité externe'' (cf. {{RefNumber|30|2|1}}) de la population, et l’incidence de cette mobilité sur l’accroissement de la population.
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Par opposition au ''mouvement naturel'' ({{RefNumber|20|1|10}}), on distingue sous l’expression {{TextTerm|mouvement migratoire|1}} la part incombant aux migrations dans le ''mouvement général de la population'' ({{RefNumber|20|1|9}}) d’une zone. En termes d’effectifs, ce mouvement migratoire est mesuré par la {{TextTerm|migration nette|2}} d’une zone, ou différence entre les {{TextTerm|entrées|3}} ou {{TextTerm|arrivées|3}}, et les {{TextTerm|sorties|4}} ou {{TextTerm|départs|4}}. Cette migration nette est un nombre algébrique et l’on parle {{TextTerm|d’immigration nette|5}} lorsque les entrées excédent les sorties, {{TextTerm|d’émigration nette|6}} dans le cas contraire. La somme des entrées et des sorties matérialise le {{TextTerm|volume total des migrations|7}} d’une zone et est dénommée sa {{TextTerm|migration totale|8}}. De façon semblable, lorsqu’on travaille sur les migrations qui se produisent entre deux zones, on définit le {{TextTerm|courant net|9}} de migration de l’une vers l’autre, comme la différence entre le ''courant migratoire'' ({{RefNumber|80|3|9}}) de la seconde vers la première et le courant inverse. La somme algébrique des courants nets entre une zone et le reste du monde constitue donc sa migration nette. Le {{TextTerm|courant total|10}} ou le {{TextTerm|trafic|10 }}entre ces zones est la somme des courants qui s’établissent entre elles.
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{{Note|2| On parle encore de {{NoteTerm|bilan}} ou de {{NoteTerm|balance}} migratoire. Les définitions de ce paragraphe s’étendent sans peine aux ''migrants.'' On évite généralement des termes du type "migrant net" et l’on parle de préférence d’un {{NoteTerm|nombre net de migrants}}.}}
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{{Note|8| Les entrées et les sorties de ''transitaires'' ({{RefNumber|80|1|11}}*) sont généralement exclues du calcul de la migration totale. Lorsqu’on distingue les migrations internes à un État de ses migrations internationales, on définit de même la {{NoteTerm|migration nette interne}} ou la {{NoteTerm|migration nette internationale}} de cette zone, ainsi que sa {{NoteTerm|migration totale interne}} ou sa {{NoteTerm|migration totale internationale}}.}}
  
 
=== 806 ===
 
=== 806 ===
  
L’étude de la ''mobilité'' ({{RefNumber|80|1|2}}) d’une population comprend non seulement celle des ''migrations'' (au sens propre, cf. {{RefNumber|80|1|1}}), mais aussi celle des ''déplacements temporaires'' ({{RefNumber|80|1|2}}*) qui l’affectent. Parmi ces déplacements, certains retiennent l’attention par leur régularité cyclique et leur importance économique et sociologique. Mentionnons notamment les {{TextTerm|navettes|1}} de travailleurs entre leur lieu de résidence et leur lieu de travail, mouvements dont la périodicité est généralement quotidienne ou hebdomadaire, et les {{TextTerm|migrations saisonnières|2}}, à périodicité annuelle (cf. {{RefNumber|15|0|5}}). Les ''migrations saisonnières'' sont généralement des {{TextTerm|migrations de travail|3}}, c’est-à-dire des mouvements de travailleurs provoqués par les conditions de l’emploi et intéressant essentiellement la ''population active'' ({{RefNumber|35|0|1}}); mais elles présentent parfois un caractère familial (cf. {{RefNumber|81|1|1}}*), notamment lorsqu’elles sont motivées par les conditions climatiques.
+
On appelle {{TextTerm|migration spontanée|1}} une ''migration'' ({{RefNumber|80|1|3}}) qui s’effectue sur l’initiative des individus concernés. Lorsqu’ils se déplacent isolément - généralement des ''travailleurs'' ({{RefNumber|35|1|1}}) - on parle de {{TextTerm|migration individuelle|2}}. Lorsque des ''familles'' ({{RefNumber|11|5|1}}) entières se déplacent, on parle de {{TextTerm|migration familiale|3}}. Certaines de ces migrations sont des {{TextTerm|migrations induites|4}} par celle du ''chef de famille'' ({{RefNumber|11|5|1}}*), en particulier celles des enfants qui le suivent. Les mouvements de travailleurs provoqués par les conditions de l’emploi et qui intéressent essentiellement la ''population active'' ({{RefNumber|35|0|1}}) constituent des {{TextTerm|migrations de travail|5}}. Les mouvements provoqués par le ''mariage'' ({{RefNumber|50|1|2}}) des intéressés constituent des {{TextTerm|migrations par mariage|6}}. Ceux entraînés par la ''cessation d’activité'' ({{RefNumber|36|1|3}}) constituent des {{TextTerm|migrations par retraite|7}} ou {{TextTerm|migrations de retraite|7}}.
{{Note|1| {{NoteTerm|navette}}, s. f. {{NoteTerm|navetteur}} (néol.), s. m. : travailleur faisant la ''navette'' entre son lieu de résidence et son lieu de travail.}}<br />L’introduction du mot ''navette'' en ce sens, dans la terminologie technique, paraît préférable à la consécration de l’expression impropre (cf. {{RefNumber|80|1|1}}) {{NoteTerm|migration alternante}}. <br />On appelle {{NoteTerm|travailleurs frontaliers}}, ou par abréviation frontaliers, des ''navetteurs'' qui traversent une frontière pour se rendre de leur lieu de résidence à leur lieu de travail
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{{Note|3| Ne pas confondre avec les ''migrations professionnelles'' ({{RefNumber|92|1|1}}*).}}
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=== 807 ===
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On dénomme {{TextTerm|migration collective|1}} une migration plus ou moins organisée qui s’effectue par groupes d’individus ou de ''familles'' ({{RefNumber|11|5|1}}). Une {{TextTerm|migration massive|2}} est une migration qui intéresse une grande quantité d’êtres humains. Un {{TextTerm|exode|3}} est une ''émigration'' ({{RefNumber|80|3|5}}) massive et soudaine, effectué sous la pression de quelque calamité, sans intervention des pouvoirs publics.
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{{Note|2| On appelle {{NoteTerm|invasion (envahir}}, v.t.) une ''immigration'' ({{RefNumber|80|3|4}}) massive et soudaine, s’effectuant contre le gré des habitants du territoire envahi, et {{NoteTerm|infiltration}} une immigration prolongée, s’effectuant par éléments d’importance numérique suffisamment faible pour qu’elle demeure longtemps peu sensible pour les habitants du territoire où elle se produit.}}
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=== 808 ===
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On parle de {{TextTerm|rapatriement|1}} lorsqu’il s’agit de ''retours'' ({{RefNumber|80|4|3}}) vers un lieu d’origine organisés par les pouvoirs publics. On entend par {{TextTerm|migration forcée|2}} une ''migration'' ({{RefNumber|80|1|3}}) à laquelle les intéressés ont été contraints par les pouvoirs publics. Une migration forcée peut résulter de mesures {{TextTerm|d’expulsion|3}} prises à rencontre de certaines catégories d’individus; ceux-ci se voient alors prescrire de quitter le territoire où ils résidaient, sans qu’aucun ''lieu de destination'' ({{RefNumber|80|1|5}}) leur soit assigné. Il en est de même en cas d’{{TextTerm|évacuation|4}}, opération destinée à vider un territoire de ses habitants, généralement à la suite ou sous la menace de quelque calamité. Les individus qui, tout en étant ainsi contraints de ''migrer'' ({{RefNumber|80|1|3}}*), ont conservé une certaine latitude dans le choix de leur lieu de destination, sont appelés des {{TextTerm|réfugiés|5}}. Les {{TextTerm|personnes déplacées|6}} sont, au contraire, des migrants auxquels les pouvoirs publics ont assigné un lieu de destination. Il s’agit souvent de personnes qui ont été comprises dans un {{TextTerm|transfert de population|7}}, c’est-à-dire dans une ''migration collective'' ({{RefNumber|80|7|1}}) forcée, organisée par les pouvoirs publics. De tels transferts résultent parfois d’{{TextTerm|échanges de populations|8}} entre États, organisés à la suite de modifications de frontières ou pour éliminer des problèmes de ''minorités'' ({{RefNumber|33|3|4}}).
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{{Note|1| {{NoteTerm|Rapatriement}}, s.m. - {{NoteTerm|rapatrier}}, v.t.}}
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{{Note|3| {{NoteTerm|Expulsion}}, s.f. - {{NoteTerm|expulser}}, v.t. - {{NoteTerm|expulsé}}, pp. ff. s.m.}}
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{{Note|6| Lorsque le déplacement forcé, individuel ou collectif, présente un caractère répressif, on parle de : {{NoteTerm|déportation}}, s.f. - {{NoteTerm|déporter}}, v.t. - {{NoteTerm|déporté}}, pp. ff. s.m.}}
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=== 809 ===
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L’adaptation des ''immigrés'' ({{RefNumber|80|2|8}}) à leur nouveau milieu s’effectue en général par degrés. A la phase initiale d’{{TextTerm|accommodation|1}}, pendant laquelle disparaissent leurs principales préventions contre les usages et coutumes du ''pays d’accueil'' ({{RefNumber|80|1|5}}*), succède d’ordinaire une phase d’{{TextTerm|acculturation|2}}, qui se traduit par l’adoption de l’essentiel de ces usages et coutumes. La disparition de toute différence entre les immigrés et la population ''autochtone'' ({{RefNumber|33|2|2}}), témoigne de leur {{TextTerm|assimilation|3}}. La ''naturalisation'' ({{RefNumber|33|1|1}}) vient éventuellement tantôt faciliter, tantôt consacrer cette assimilation.
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{{Note|1| On parle volontiers aussi, au figuré, d’{{NoteTerm|acclimatation}} en ce sens - {{NoteTerm|s’acclimater}}, v. réfléchi.}}
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Il arrive que des ''immigrés'' ({{RefNumber|80|2|8}}) en provenance d’un même territoire se groupent sur le territoire de ''leur pays d’accueil'' ({{RefNumber|80|1|5}}*), et y conservent l’essentiel de leurs usages et coutumes; ils y constituent alors ce qu’on appelle une {{TextTerm|colonie|1}}. L’apparition de telles colonies sur des territoires déjà peuplés soulève des problèmes de {{TextTerm|coexistence|2}} entre plusieurs populations. Cette coexistence évolue souvent vers la {{TextTerm|fusion|3}} entre les populations, par disparition de leurs différences mutuelles, ou vers {{TextTerm|l’intégration|4}} de certaines populations par d’autres. Il y a {{TextTerm|ségrégation|5}} lorsque plusieurs populations vivent côte à côte sur un même territoire, tout en demeurant séparées par des barrières coutumières ou légales ayant pour effet de limiter les contacts entre elles.
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{{Note|3| {{NoteTerm|Sélectif}}, adj. - {{NoteTerm|sélection}}, s.f.}}<br />A proprement parler, la {{NoteTerm|sélection des immigrants}} consiste en un choix organisé ouvertement parmi les candidats à l’immigration.
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{{Note|6| Le mot {{NoteTerm|peuplement}} revêt tantôt un sens actif, désignant alors l’action de {{NoteTerm|peupler}}, tantôt un sens passif, qui le rend presque synonyme de population. Dans ce dernier cas, une nuance différencie néanmoins les deux termes : peuplement évoque volontiers un rapport avec le milieu physique, une image concrète, alors que population est plus abstrait. Cette différence est particulièrement sensible dans l’emploi des composés : on préfère parler de ''dépopulation'' ou de ''repopulation'' par le jeu du mouvement des naissances et des décès, et de ''dépeuplement'' ou de ''repeuplement'' par le jeu des mouvements migratoires (cf. {{RefNumber|93|0|2}}*).}}
  
 
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Version du 13 novembre 2006 à 16:06


Limite de responsabilité : Les définitions proposées dans le dictionnaire ont fait l'objet d'un large consensus parmi les démographes mais ne sont pas obligatoirement approuvées par les Nations Unies.

Prière de se référer à la page de discussion pour d'éventuels commentaires.


Introduction à Demopædia | Mode d'emploi | Téléchargements
Préface | Index général | Introduction
Chapitres : 1. Généralités (index du chapitre 1, pages : 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16)
2. Élaboration des statistiques démographiques (index 2, 20, 21, 22, 23)
3. État de la population (index 3, 30,31, 32 | 33 | 34 | 35)
4. Mortalité et morbidité (index 4, 40, 41, 42, 43)
5. Nuptialité (index 5, 50 | 51 | 52)
6. Fécondité (index 6, 60, 61, 62, 63)
7. Mouvement général de la population, reproduction (index 7, 70, 71, 72, 73)
8. Mobilité spatiale (index 8, 80, 81)
9. Démographie économique et sociale (index 9, 90, 91, 92, 93)


801

On étudie sous le nom de mobilité spatiale1, ou mobilité physique1, ou mobilité géographique1 les phénomènes quantitatifs liés aux déplacements2 dans l’espace géographique, d’individus d’une population. On appelle à proprement parler migration3, ou mouvement migratoire3 un ensemble de déplacements ayant pour effet de transférer la résidence (310-6) des intéressés d’un certain lieu d’origine4, ou lieu de départ4, à un certain lieu de destination5, ou lieu d’arrivée5. Ce concept de migration ne s’applique pas aux individus sans résidence fixe : y échappent en particulier les populations nomades (304-2) ou semi-nomades (304-3). On opère parfois la distinction entre migration et déplacement temporaire6 à l’aide de critères fondés sur la durée d’absence7 du lieu d’origine et sur la durée de présence8 au lieu de destination. D’autres déplacements retiennent l’attention par leur régularité cyclique ou leur importance économique et sociologique. Citons les navettes9 de travailleurs entre leur lieu de résidence et leur lieu de travail, mouvements dont la périodicité est généralement quotidienne ou hebdomadaire, ainsi que les déplacements saisonniers10 à périodicité annuelle. Un déplacement qui n’intéresse un territoire (301-2) que par le fait qu’il le traverse, constitue un transit11. Citons enfin les déplacements touristiques12 ou déplacements de vacances12. 1. On précise mobilité spatiale, pour distinguer cette mobilité de la mobilité professionnelle (921-1) ou de la mobilité sociale (920-4).

  • 3. Migration, s.f. - migrer, v.i, migratoire, adj. : relatif aux migrations. On précise parfois migration spatiale, ou migration géographique, pour éviter toute confusion avec les migrations professionnelles (921-1*) ou les migrations sociales (920-4*). Noter que le mot migration désigne, dans ces expressions, des modifications qui n’entraînent pas forcément un changement de résidence; chaque fois que c’est possible, il vaut mieux désigner ces modifications par une expression n’utilisant pas le mot migration.
  • 5. Pour les migrations internationales (803-2), le pays d’arrivée est volontiers dénommé pays d’accueil.
  • 9. Navette, s.f. - navetteur (néol.), s.m.
    On utilise parfois les expressions : migration alternante ou migration pendulaire; le terme navette est préférable.
  • 10. Nous préférons le terme déplacement saisonnier au terme migration saisonnière, parfois utilisé.
  • 11. Transit, s.m. - transiter, v.i. - transitaire, adj. ff. s.m. : individu qui transite. Le terme transit est préférable aux termes migration de transit ou transmigration parfois utilisés.

802

Lorsqu’on n’observe pas de manière continue toutes les migrations, on peut comparer, soit la résidence à une date antérieure1 bien déterminée, soit la résidence antérieure2 à la résidence actuelle3. Dans le premier cas, on appelle migrant4 tout individu dont les résidences en début et en fin de période sont différentes; au départ de la résidence en début de période, ce migrant était un émigrant5, à l’arrivée dans la résidence actuelle, il est un immigrant6. Dans le deuxième cas où la question porte, en fait, sur la dernière migration7 ou le dernier changement de résidence7, quelle qu’en soit la date, tout individu qui a eu au moins une résidence antérieure différente de l’actuelle est un immigré8 dans cette dernière et un émigré9 de la résidence antérieure. Quand on connaît les lieux de naissance10, tout individu dont la résidence actuelle diffère du lieu de naissance est un non natif11 de la résidence actuelle.

  • 4. Un migrant est donc un individu né avant le début de la période considérée et vivant à la fin de cette période. On étend parfois la définition aux enfants nés en cours de période en les rattachant à la résidence de leur mère au début de la période : il s’agit alors de migrants induits. La définition, parfois donnée, du migrant comme un individu qui a fait au moins une migration au cours de la période considérée n’est guère utile en démographie, car un migrant y est le plus souvent décelé à l’aide d’une question sur la résidence à une date antérieure et non sur les migrations depuis cette date.
  • 10. Le lieu de naissance est distinct du lieu de résidence de la mère à la naissance de l’enfant lorsque les coutumes ou l’organisation sanitaire amènent la mère à accoucher hors de son lieu de résidence.

803

Dans les migrations (801-3) intéressant la population d’un État souverain (305-3), une première distinction est faite entre les migrations internes1, ou migrations intérieures1 à cet État, dont le lieu d’origine (801-4) et le lieu de destination (801-5) se trouvent tous les deux compris à l’intérieur de l’État, et les migrations internationales2 qui traversent les frontières de cet État. Ces dernières sont encore appelées migrations externes3 ou migrations extérieures3 à cet État et prennent le nom d’immigration4 ou d’émigration5, suivant que l’État considéré constitue le lieu de destination ou le lieu d’origine de ces migrations. Lorsque l’État est lui-même fractionné en zones, une distinction est faite entre les migrations internes à une zone, que l’on désigne souvent sous le terme de mobilité locale6 ou de mobilité résidentielle6, et les migrations externes à cette zone, que l’on distingue en migrations internationales et migrations internes à l’État. Ces dernières migrations prennent le nom d’immigration interne7 vers cette zone ou d’émigration interne8 de cette zone, suivant qu’elle constitue le lieu de destination ou le lieu d’origine de ces migrations. Lorsqu’on distingue une zone d’origine et une zone de destination, on entend par courant de migrations9, ou courant migratoire9, le nombre de migrations qui s’effectuent de l’une vers l’autre. Le plus important des courants entre deux zones s’appelle le courant dominant10, le plus faible le contre-courant11.

  • 1. Toutes les définitions de ce paragraphe s’étendent sans peine aux migrants, émigrants et immigrants, émigrés et immigrés du § 802, en remplaçant migration par l’un de ces termes. La distinction entre migration interne et migration internationale n’est pas toujours claire, lorsque certains territoires non indépendants de l’Etat ont cependant une autonomie plus ou moins complète.
  • 2. Lorsqu’il s’agit de navettes (801-9) et non de migrations, on parle de navettes frontalières et de travailleurs frontaliers, ou par abréviation de frontaliers.
  • 4. Immigration, s.f. - immigrer, v.i.
  • 5. Emigration, s.f. - émigrer, v.i.
  • 7. Pour être plus précis, il s’agit d’immigration interne à l’État, vers cette zone, et d’émigration, interne à l’État, de cette zone.

804

Les migrations (801-3) d’un individu au cours d’une période peuvent être distinguées les unes des autres par leur rang de migration1 à partir du début de ladite période. L’intervalle de temps qui sépare Varrivée (805-3) dans un lieu et le départ (805-4) vers un autre est une durée de résidence2 ou durée de séjour2. On peut également distinguer parmi ces migrations celles qui constituent un retour3 vers la zone initiale, ou vers un lieu de résidence antérieure, et les migrations secondaires4 qui atteignent de nouvelles zones. Lorsqu’on distingue les zones rurales (311-3*) et les zones urbaines (311-4*) de taille croissante, l’émigration rurale5 comporte des migrations par étapes6 ou migrations avec relais6 qui se produisent lorsque l’individu se déplace successivement vers des villes de taille croissante. On parle de migration en chaîne7 entre une série de tailles de villes lorsque la migration nette (805-2) d’une ville de taille donnée est positive par excédent d’immigration du secteur rural et des villes de taille inférieure, sur l’émigration vers les villes de taille supérieure.

  • 5. Le terme exode rural est souvent utilisé, mais n’est pas très satisfaisant dans la mesure où les migrations des zones rurales vers les zones urbaines ne prennent pas toujours la forme d’un exode (807-3).

805

Par opposition au mouvement naturel (201-10), on distingue sous l’expression mouvement migratoire1 la part incombant aux migrations dans le mouvement général de la population (201-9) d’une zone. En termes d’effectifs, ce mouvement migratoire est mesuré par la migration nette2 d’une zone, ou différence entre les entrées3 ou arrivées3, et les sorties4 ou départs4. Cette migration nette est un nombre algébrique et l’on parle d’immigration nette5 lorsque les entrées excédent les sorties, d’émigration nette6 dans le cas contraire. La somme des entrées et des sorties matérialise le volume total des migrations7 d’une zone et est dénommée sa migration totale8. De façon semblable, lorsqu’on travaille sur les migrations qui se produisent entre deux zones, on définit le courant net9 de migration de l’une vers l’autre, comme la différence entre le courant migratoire (803-9) de la seconde vers la première et le courant inverse. La somme algébrique des courants nets entre une zone et le reste du monde constitue donc sa migration nette. Le courant total10 ou le trafic10 entre ces zones est la somme des courants qui s’établissent entre elles.

  • 2. On parle encore de bilan ou de balance migratoire. Les définitions de ce paragraphe s’étendent sans peine aux migrants. On évite généralement des termes du type "migrant net" et l’on parle de préférence d’un nombre net de migrants.
  • 8. Les entrées et les sorties de transitaires (801-11*) sont généralement exclues du calcul de la migration totale. Lorsqu’on distingue les migrations internes à un État de ses migrations internationales, on définit de même la migration nette interne ou la migration nette internationale de cette zone, ainsi que sa migration totale interne ou sa migration totale internationale.

806

On appelle migration spontanée1 une migration (801-3) qui s’effectue sur l’initiative des individus concernés. Lorsqu’ils se déplacent isolément - généralement des travailleurs (351-1) - on parle de migration individuelle2. Lorsque des familles (115-1) entières se déplacent, on parle de migration familiale3. Certaines de ces migrations sont des migrations induites4 par celle du chef de famille (115-1*), en particulier celles des enfants qui le suivent. Les mouvements de travailleurs provoqués par les conditions de l’emploi et qui intéressent essentiellement la population active (350-1) constituent des migrations de travail5. Les mouvements provoqués par le mariage (501-2) des intéressés constituent des migrations par mariage6. Ceux entraînés par la cessation d’activité (361-3) constituent des migrations par retraite7 ou migrations de retraite7.

807

On dénomme migration collective1 une migration plus ou moins organisée qui s’effectue par groupes d’individus ou de familles (115-1). Une migration massive2 est une migration qui intéresse une grande quantité d’êtres humains. Un exode3 est une émigration (803-5) massive et soudaine, effectué sous la pression de quelque calamité, sans intervention des pouvoirs publics.

  • 2. On appelle invasion (envahir, v.t.) une immigration (803-4) massive et soudaine, s’effectuant contre le gré des habitants du territoire envahi, et infiltration une immigration prolongée, s’effectuant par éléments d’importance numérique suffisamment faible pour qu’elle demeure longtemps peu sensible pour les habitants du territoire où elle se produit.

808

On parle de rapatriement1 lorsqu’il s’agit de retours (804-3) vers un lieu d’origine organisés par les pouvoirs publics. On entend par migration forcée2 une migration (801-3) à laquelle les intéressés ont été contraints par les pouvoirs publics. Une migration forcée peut résulter de mesures d’expulsion3 prises à rencontre de certaines catégories d’individus; ceux-ci se voient alors prescrire de quitter le territoire où ils résidaient, sans qu’aucun lieu de destination (801-5) leur soit assigné. Il en est de même en cas d’évacuation4, opération destinée à vider un territoire de ses habitants, généralement à la suite ou sous la menace de quelque calamité. Les individus qui, tout en étant ainsi contraints de migrer (801-3*), ont conservé une certaine latitude dans le choix de leur lieu de destination, sont appelés des réfugiés5. Les personnes déplacées6 sont, au contraire, des migrants auxquels les pouvoirs publics ont assigné un lieu de destination. Il s’agit souvent de personnes qui ont été comprises dans un transfert de population7, c’est-à-dire dans une migration collective (807-1) forcée, organisée par les pouvoirs publics. De tels transferts résultent parfois d’échanges de populations8 entre États, organisés à la suite de modifications de frontières ou pour éliminer des problèmes de minorités (333-4).

  • 1. Rapatriement, s.m. - rapatrier, v.t.
  • 3. Expulsion, s.f. - expulser, v.t. - expulsé, pp. ff. s.m.
  • 6. Lorsque le déplacement forcé, individuel ou collectif, présente un caractère répressif, on parle de : déportation, s.f. - déporter, v.t. - déporté, pp. ff. s.m.

809

L’adaptation des immigrés (802-8) à leur nouveau milieu s’effectue en général par degrés. A la phase initiale d’accommodation1, pendant laquelle disparaissent leurs principales préventions contre les usages et coutumes du pays d’accueil (801-5*), succède d’ordinaire une phase d’acculturation2, qui se traduit par l’adoption de l’essentiel de ces usages et coutumes. La disparition de toute différence entre les immigrés et la population autochtone (332-2), témoigne de leur assimilation3. La naturalisation (331-1) vient éventuellement tantôt faciliter, tantôt consacrer cette assimilation.

  • 1. On parle volontiers aussi, au figuré, d’acclimatation en ce sens - s’acclimater, v. réfléchi.
  • 3. Assimilation, s.f. - assimiler, v.t. : rendre semblable à soi-même (en parlant de groupes humains) - s’assimiler, v. réfléchi : devenir semblable aux autres - Assimilable, adj. : susceptible de s’assimiler - inassimilable, adj. : rebelle à l’assimilation.

810

Il arrive que des immigrés (802-8) en provenance d’un même territoire se groupent sur le territoire de leur pays d’accueil (801-5*), et y conservent l’essentiel de leurs usages et coutumes; ils y constituent alors ce qu’on appelle une colonie1. L’apparition de telles colonies sur des territoires déjà peuplés soulève des problèmes de coexistence2 entre plusieurs populations. Cette coexistence évolue souvent vers la fusion3 entre les populations, par disparition de leurs différences mutuelles, ou vers l’intégration4 de certaines populations par d’autres. Il y a ségrégation5 lorsque plusieurs populations vivent côte à côte sur un même territoire, tout en demeurant séparées par des barrières coutumières ou légales ayant pour effet de limiter les contacts entre elles.

  • 1. Colonie, s.f. - colon, s.m. : membre d’une colonie - coloniser, v.t. : établir une colonie sur un territoire - colonisation, s.f. : action de coloniser. On entend par colonisation intérieure la colonisation de territoires situés à l’intérieur d’un État, par des ressortissants de cet État.
  • 2. Coexistence, s.f. - coexister, v.i.
  • 5. Dans les cas extrêmes, le conflit entre deux populations peut se traduire par un génocide, c’est-à-dire par l’extermination de l’une des populations par l’autre.
    Extermination, s.f. - exterminer, v.t. : anéantir.

811

La politique migratoire1 des États s’insère de façon plus ou moins harmonieuse dans le cadre général de leur politique démographique (105-2). Les lois sur l’immigration2 sont fréquemment restrictives. Elles tendent souvent à promouvoir une immigration sélective3 par des voies plus ou moins directes, tantôt en faisant obstacle à l’immigration (803-4) de certaines catégories d’immigrants (802-6) jugées indésirables, tantôt en accordant une préférence d’admission aux catégories estimées les plus intéressantes. Le procédé du contingentement par quotas4 repose sur l’attribution à chaque catégorie, d’un quota (proportion) servant à déterminer son contingent particulier en fonction du contingent global d’immigrants à admettre au cours d’une certaine période. Il est utilisé notamment pour limiter l’immigration en provenance de certains pays : les quotas attribués aux diverses nationalités (330-4) sont alors volontiers déterminés par référence à la nationalité d’origine5 des habitants du pays d’accueil (801-5*) à une certaine époque. Les mesures tendant à l’aménagement du peuplement6 peuvent être considérées comme faisant partie de la politique migratoire, lorsqu’elles visent à modifier la répartition de la population d’un État sur son territoire par le jeu de migrations internes (803-1 ).

  • 3. Sélectif, adj. - sélection, s.f.
    A proprement parler, la sélection des immigrants consiste en un choix organisé ouvertement parmi les candidats à l’immigration.
  • 6. Le mot peuplement revêt tantôt un sens actif, désignant alors l’action de peupler, tantôt un sens passif, qui le rend presque synonyme de population. Dans ce dernier cas, une nuance différencie néanmoins les deux termes : peuplement évoque volontiers un rapport avec le milieu physique, une image concrète, alors que population est plus abstrait. Cette différence est particulièrement sensible dans l’emploi des composés : on préfère parler de dépopulation ou de repopulation par le jeu du mouvement des naissances et des décès, et de dépeuplement ou de repeuplement par le jeu des mouvements migratoires (cf. 930-2*).


Introduction à Demopædia | Mode d'emploi | Téléchargements
Préface | Index
Chapitres : Introduction | 1. Généralités (index du chapitre 1) | 2. Élaboration des statistiques démographiques (index 2) | 3. État de la population (index 3) | 4. Mortalité et morbidité (index 4) | 5. Nuptialité (index 5) | 6. Fécondité (index 6) | 7. Mouvement général de la population, reproduction (index 7) | 8. Mobilité spatiale (index 8) | 9. Démographie économique et sociale (index 9)
Pages : 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 20 | 21 | 22 | 23 | 30 | 31 | 32 | 33 | 34 | 35 | 40 | 41 | 42 | 43 | 50 | 51 | 52 | 60 | 61 | 62 | 63 | 70 | 71 | 72 | 73 | 80 | 81 | 90 | 91 | 92 | 93