L'équipe Demopaedia sera présente à la Conférence internationale sur la Population de Busan.
Si vous vous rendez à cette conférence, venez assister à notre communication orale qui aura lieu le mardi 27 août de 15h30 à 17h00 (Bexco, pièce 213, Glass Hall, 2e étage). Le nouveau dictionnaire coréen sera également présenté lors d'une conférence organisée par la Fédération coréenne de planification familiale (PPFK) sur "les questions de population & de l'aide publique au développement" (ouverte à tous) à 19h00 (Bexco, pièce 110).

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Dictionnaire démographique multilingue, seconde édition unifiée, volume français

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Dictionnaire démographique multilingue, seconde édition unifiée, volume français
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(Paul Vincent et al., éd. 1958)
 
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L’{{TextTerm|eugénisme|1}} est une discipline ayant pour objet la recherche et la mise en œuvre de méthodes propres à améliorer la qualité des populations, notamment par le jeu de l{{TextTerm|’hérédité|2}}, c’est-à-dire grâce à la propriété qu’ont les individus de transmettre une partie de leurs caractères à leurs enfants. Cette transmission s’effectue par l’intermédiaire de supports biologiques appelés {{TextTerm|gènes|3}}, que les enfants héritent de leurs parents. La science de la transmission des ''gènes'' et des caractères dont ils sont les véhicules est dénommée {{TextTerm|génétique|4}} (cf. {{RefNumber|10|3|4}}).
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L’{{TextTerm|eugénisme|1}} est une discipline qui a pour objet la recherche et la mise en œuvre de méthodes propres à améliorer la qualité des populations, notamment par le jeu de l’{{TextTerm|hérédité|2}}, c’est-à-dire grâce à la propriété qu’ont les individus de transmettre à leurs enfants une partie de leurs {{TextTerm|caractères héréditaires|3}}, forme du nez ou couleur des yeux par ex., par opposition aux {{TextTerm|caractères acquis|4}}, par l’exercice d’une certaine activité par ex., qui ne se transmettent pas d’une ''génération'' (cf. {{RefNumber|11|6|3}}) à la suivante. On appelle {{TextTerm|caractère létal|5}} un caractère entraînant la mort prématurée du ''produit de conception'' ({{RefNumber|60|2|6}}), qui ne parvient généralement pas à terme.
{{Note|1| {{NoteTerm|eugénisme}}, s. m. {{NoteTerm|eugénique}}, s. f. : synonyme ''d’eugénisme'' — {{NoteTerm|eugénique}}, adj. {{NoteTerm|eugéniste}}, s. m. : spécialiste de l’eugénisme.}}
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{{Note|1| {{NoteTerm|Eugénisme}}, s.m. - {{NoteTerm|eugénique}}, s.f. : synonyme d’eugénisme - {{NoteTerm|eugénique}}, adj. {{NoteTerm|eugéniste}}, s.m. : spécialiste de l’eugénisme.}}
{{Note|2| {{NoteTerm|hérédité}}, s. f. {{NoteTerm|héréditaire}}, adj.}}
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{{Note|2| {{NoteTerm|Hérédité}}, s.f. - {{NoteTerm|héréditaire}}, adj.}}
{{Note|3| L’ensemble des ''gènes'' dont un individu est porteur, qu’il a par conséquent hérités de ses parents et qu’il est susceptible de transmettre partiellement à ses enfants, constitue ce qu’on appelle son {{NoteTerm|patrimoine héréditaire}}.}}
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{{Note|5| {{NoteTerm|Létal}}, adj. orthographié souvent à tort {{NoteTerm|léthal}} (de "lethum", mauvaise forme latine de "letum", mort).}}
{{Note|4| {{NoteTerm|génétique}}, s. f. — {{NoteTerm|génétique}}, adj. {{NoteTerm|généticien}}, s. m. : spécialiste de la génétique.}}
 
  
 
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On s’efforçait autrefois de distinguer les {{TextTerm|caractères héréditaires|1}}, pouvant être transmis par ''hérédité'' ({{RefNumber|91|0|2}}), des {{TextTerm|caractères acquis|2}}, présumés étrangers à ce mécanisme de transmission. On estime aujourd’hui qu’il n’y a entre eux qu’une différence de degré, car la plupart des {{TextTerm|caractères phénotypiques|3}}, c’est-à-dire des caractères tels qu’ils se manifestent, résultent d’interactions entre des facteurs {{TextTerm|génotypiques|4}}, c’est-à-dire transmis
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La transmission des ''caractères héréditaires'' ({{RefNumber|91|0|3}}) se fait par l’intermédiaire des {{TextTerm|gènes|1}} que les enfants héritent de leurs parents. La science de la transmission des gènes et des caractères dont ils sont les véhicules est dénommée {{TextTerm|génétique|2}}. Les gènes sont portés par les {{TextTerm|chromosomes|3}}, longs filaments d’ADN (acide désoxyribonucléique), situés dans le noyau des cellules. La position d’un gène sur le chromosome est appelée son {{TextTerm|locus|4}}; les gènes qui occupent un même locus agissent sur un même caractère; cette action peut présenter des variantes, en nombre petit ou grand; à chacune de ces variantes correspond un {{TextTerm|allèle|5}} ou une classe d’{{TextTerm|allélisme|5}} du gène occupant le locus considéré. La cellule nouvelle formée par l’union de deux {{TextTerm|gamètes|6}}, ou cellules sexuelles, lors de la conception, est appelée {{TextTerm|zygote|7}}.
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{{Note|1| L’ensemble des gènes dont un individu est porteur constitue ce qu’on appelle son {{NoteTerm|patrimoine génétique}}.}}
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{{Note|2| {{NoteTerm|Génétique}}, s.f. - {{NoteTerm|génétique}}, adj. - {{NoteTerm|généticien}}, s.m. : spécialiste de la génétique.}}
  
<br />par les ''gènes'' ({{RefNumber|91|0|3}}), et des facteurs de milieu. On qualifie de {{TextTerm|dominants|5}} les <br />gènes dont la présence se manifeste chez tous les individus qui en sont porteurs, et de {{TextTerm|récessifs|6}} ceux qui ne présentent pas cette propriété. On appelle {{TextTerm|caractère létal|7}} un caractère entraînant la mortalité prématurée du ''produit de conception'' ({{RefNumber|60|2|6}}), lequel ne parvient généralement pas ''à terme'' (cf. {{RefNumber|60|5|1}}). Les gènes sont susceptibles de modifications brusques et apparemment aléatoires, dénommées {{TextTerm|mutations|8}}. La {{TextTerm|panmixie|9}}, c’est-à-dire la conclusion des ''unions'' ({{RefNumber|50|1|3}}) indépendamment de toute appartenance à des groupes (cf. {{RefNumber|50|6|4}}), réalise la dissémination uniforme des ''gènes'' au sein des ''populations'' ({{RefNumber|10|1|3}}), et modifie la fréquence d’apparition des caractères liés aux ''gènes récessifs,'' par disparition des ''isolats'' ({{RefNumber|50|6|2}}).
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{{Note|5| {{NoteTerm|dominant}}, adj. {{NoteTerm|dominance}}, s. f.}}
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{{Note|6| {{NoteTerm|récessif}}, adj. {{NoteTerm|récessivité}}, s. f.}}
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L’ensemble des deux ''gènes'' ({{RefNumber|91|1|1}}) d’un individu en un même locus est appelé {{TextTerm|génotype|1}} ; le génotype est qualifié d’{{TextTerm|homozygote|2}} si les deux gènes appartiennent à la même ''classe d’allélisme'' ({{RefNumber|91|1|5}}); il est dit {{TextTerm|hétérozygote|3}} dans le cas contraire. Le {{TextTerm|phénotype|4}} est la manifestation extérieure d’un caractère, résultant de l’interaction du génotype et de l’environnement. Si un individu hétérozygote (AA’) ne se distingue pas de l’homozygote (AA), l’''allèle'' ({{RefNumber|91|1|5}}) A est dit {{TextTerm|dominant|5}} sur l’allèle A’, et A’ est qualifié de {{TextTerm|récessif|6}} vis-à-vis de A . Les gènes sont susceptibles de modifications brusques et apparemment aléatoires, dénommées {{TextTerm|mutations|7}}. La {{TextTerm|panmixie|8}}, c’est-à-dire la conclusion des unions indépendamment de toute appartenance à des groupes, réalise la dissémination uniforme des gènes au sein des populations.
{{Note|7| {{NoteTerm|létal}}, adj., orthographié souvent à tort {{NoteTerm|léthal}} (de «lethum», mauvaise forme latine de «letum», mort) : cf. {{RefNumber|42|5|7}}.}}
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{{Note|8| {{NoteTerm|mutation}}, s. f. — {{NoteTerm|muter}}, v. i. — {{NoteTerm|mutant}}, ppr.ff.adj. : qui a muté, prédisposé à muter.}}
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: 5. {{NoteTerm|Dominant}}, ppr. ff. adj. - {{NoteTerm|dominance}}, s.f.
{{Note|9| {{NoteTerm|panmixie}}, s. f. — {{NoteTerm|panmictique}}, adj. }}
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{{Note|6| {{NoteTerm|Récessif}}, adj. - {{NoteTerm|récessivité}}, s.f.}}
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{{Note|7| {{NoteTerm|Mutation}}, s.f. - {{NoteTerm|muter}}, v.i. - {{NoteTerm|mutant}}, ppr. ff. adj. : qui a muté, prédisposé à muter.}}
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{{Note|8| {{NoteTerm|Panmixie}}, s.f. - {{NoteTerm|panmictique}}, adj.}}
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L’{{TextTerm|eugénisme positif|1}} (cf. {{RefNumber|91|0|1}}) se propose d’améliorer la qualité de la population en favorisant la multiplication des individus susceptibles de transmettre à leurs descendants des caractères considérés comme avantageux pour l’espèce. L’{{TextTerm|eugénisme négatif|2}} poursuit au contraire cette amélioration qualitative par des mesures tendant à restreindre ou à empêcher la reproduction des individus susceptibles de transmettre à leurs descendants des caractères dommageables pour l’espèce, ou considérés comme tels. On appelle communément de tels caractères des {{TextTerm|maladies héréditaires|3}}. Certaines législations prévoient la {{TextTerm|stérilisation eugénique|4}} (cf. {{RefNumber|63|1|1}}), obligatoire ou facultative, des porteurs de certaines de ces maladies. Le {{TextTerm|certificat prénuptial|5}} est parfois utilisé pour renseigner les candidats au ''mariage'' ({{RefNumber|50|1|4}}) sur la qualité probable de la descendance de l’''union'' ({{RefNumber|50|1|3}}) projetée, afin de décourager les {{TextTerm|unions dysgéniques|6}}, c’est-à-dire les unions susceptibles de donner naissance à des porteurs de maladies héréditaires.
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{{Note|3| L’individu atteint de maladie héréditaire qui a attiré l’attention sur la famille à laquelle il appartient est appelé {{NoteTerm|proposant}}.}}
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La probabilité qu’a un individu atteignant l’âge de reproduction d’avoir tel nombre d’enfants atteignant ce même âge peut dépendre de son ''génotype'' ({{RefNumber|91|2|1}}). Cette reproduction différentielle est appelée {{TextTerm|sélection|1}} ; la {{TextTerm|valeur sélective|2}} d’un génotype est ainsi proportionnelle à ce nombre d’enfants; la {{TextTerm|valeur sélective moyenne|3}} d’une population est égale à la moyenne des valeurs sélectives des génotypes de ses membres. Lorsque les génotypes ont des valeurs sélectives inégales, la présence des génotypes de moindre valeur sélective est qualifiée de {{TextTerm|fardeau génétique|4}}. Dans une population de petit ''effectif'' ({{RefNumber|10|1|7}}), la fréquence de chaque ''gène'' ({{RefNumber|91|1|1}}) dans la population peut varier de manière purement aléatoire; cette variation est appelée {{TextTerm|dérive génétique|5}}. On appelle respectivement {{TextTerm|structure génique|6}} et {{TextTerm|structure génotypique|7}} d’une population, pour un ''locus'' ({{RefNumber|91|1|4}}), l’ensemble des fréquences des divers ''allèles'' ({{RefNumber|91|1|5}}) et l’ensemble des fréquences des divers génotypes, en ce locus.
  
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L’{{TextTerm|eugénisme positif|1}} (cf. {{RefNumber|91|0|1}}) se propose d’améliorer la qualité de la population en favorisant la multiplication des individus susceptibles de transmettre à leurs descendants des caractères considérés comme avantageux pour l’espèce. L’{{TextTerm|eugénisme négatif|2}} poursuit au contraire cette amélioration qualitative par des mesures tendant à restreindre ou à empêcher la reproduction des individus susceptibles de transmettre à leurs descendants des caractères dommageables pour l’espèce, ou considérés comme tels. On appelle communément de tels caractères des {{TextTerm|tares héréditaires|3}}. Certaines législations prévoient la {{TextTerm|stérilisation eugénique|4}} (cf. {{RefNumber|62|1|2}}*), obligatoire ou facultative, des porteurs de certaines ''tares'' déterminées. Le {{TextTerm|certificat prénuptial|5}} est parfois utilisé pour renseigner les candidats au ''mariage'' ({{RefNumber|50|1|4}}) sur la qualité probable de la descendance de ''Yunion'' ({{RefNumber|50|1|3}}) projetée, afin de décourager les {{TextTerm|unions dysgéniques|6}}, c’est-à-dire les unions susceptibles de donner naissance à des ''tarés,''
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Chez un individu consanguin, c’est-à-dire un individu dont les parents ont un ou plusieurs ancêtres communs connus, deux ''gènes'' ({{RefNumber|91|1|1}}) d’un même ''locus'' ({{RefNumber|91|1|4}}) sont dits {{TextTerm|gènes identiques|1}} par descendance s’ils sont la copie d’un même gène ancêtre. La probabilité que le ''génotype'' ({{RefNumber|91|2|1}}) d’un individu pris au hasard dans la population soit formé de deux gènes identiques est appelée {{TextTerm|coefficient moyen de consanguinité|2}}, ou {{TextTerm|coefficient a de Bernstein|2}}, de la population. Le {{TextTerm|coefficient moyen de parenté|3}} d’une population est la probabilité que soient identiques deux gènes situés en un même locus et appartenant à deux individus distincts pris au hasard dans la population.
{{Note|3| Les individus ''porteurs de tares héréditaires'' sont parfois dénommés par abréviation des {{NoteTerm|tarés}} (adj.fl.s.m.).}}
 
  
 
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Version du 13 novembre 2006 à 15:06


Limite de responsabilité : Les définitions proposées dans le dictionnaire ont fait l'objet d'un large consensus parmi les démographes mais ne sont pas obligatoirement approuvées par les Nations Unies.

Prière de se référer à la page de discussion pour d'éventuels commentaires.


Introduction à Demopædia | Mode d'emploi | Téléchargements
Préface | Index général | Introduction
Chapitres : 1. Généralités (index du chapitre 1, pages : 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16)
2. Élaboration des statistiques démographiques (index 2, 20, 21, 22, 23)
3. État de la population (index 3, 30,31, 32 | 33 | 34 | 35)
4. Mortalité et morbidité (index 4, 40, 41, 42, 43)
5. Nuptialité (index 5, 50 | 51 | 52)
6. Fécondité (index 6, 60, 61, 62, 63)
7. Mouvement général de la population, reproduction (index 7, 70, 71, 72, 73)
8. Mobilité spatiale (index 8, 80, 81)
9. Démographie économique et sociale (index 9, 90, 91, 92, 93)


910

L’eugénisme1 est une discipline qui a pour objet la recherche et la mise en œuvre de méthodes propres à améliorer la qualité des populations, notamment par le jeu de l’hérédité2, c’est-à-dire grâce à la propriété qu’ont les individus de transmettre à leurs enfants une partie de leurs caractères héréditaires3, forme du nez ou couleur des yeux par ex., par opposition aux caractères acquis4, par l’exercice d’une certaine activité par ex., qui ne se transmettent pas d’une génération (cf. 116-3) à la suivante. On appelle caractère létal5 un caractère entraînant la mort prématurée du produit de conception (602-6), qui ne parvient généralement pas à terme.

  • 1. Eugénisme, s.m. - eugénique, s.f. : synonyme d’eugénisme - eugénique, adj. eugéniste, s.m. : spécialiste de l’eugénisme.
  • 2. Hérédité, s.f. - héréditaire, adj.
  • 5. Létal, adj. orthographié souvent à tort léthal (de "lethum", mauvaise forme latine de "letum", mort).

911

La transmission des caractères héréditaires (910-3) se fait par l’intermédiaire des gènes1 que les enfants héritent de leurs parents. La science de la transmission des gènes et des caractères dont ils sont les véhicules est dénommée génétique2. Les gènes sont portés par les chromosomes3, longs filaments d’ADN (acide désoxyribonucléique), situés dans le noyau des cellules. La position d’un gène sur le chromosome est appelée son locus4; les gènes qui occupent un même locus agissent sur un même caractère; cette action peut présenter des variantes, en nombre petit ou grand; à chacune de ces variantes correspond un allèle5 ou une classe d’allélisme5 du gène occupant le locus considéré. La cellule nouvelle formée par l’union de deux gamètes6, ou cellules sexuelles, lors de la conception, est appelée zygote7.

  • 1. L’ensemble des gènes dont un individu est porteur constitue ce qu’on appelle son patrimoine génétique.
  • 2. Génétique, s.f. - génétique, adj. - généticien, s.m. : spécialiste de la génétique.

912

L’ensemble des deux gènes (911-1) d’un individu en un même locus est appelé génotype1 ; le génotype est qualifié d’homozygote2 si les deux gènes appartiennent à la même classe d’allélisme (911-5); il est dit hétérozygote3 dans le cas contraire. Le phénotype4 est la manifestation extérieure d’un caractère, résultant de l’interaction du génotype et de l’environnement. Si un individu hétérozygote (AA’) ne se distingue pas de l’homozygote (AA), l’allèle (911-5) A est dit dominant5 sur l’allèle A’, et A’ est qualifié de récessif6 vis-à-vis de A . Les gènes sont susceptibles de modifications brusques et apparemment aléatoires, dénommées mutations7. La panmixie8, c’est-à-dire la conclusion des unions indépendamment de toute appartenance à des groupes, réalise la dissémination uniforme des gènes au sein des populations.

5. Dominant, ppr. ff. adj. - dominance, s.f.
  • 6. Récessif, adj. - récessivité, s.f.
  • 7. Mutation, s.f. - muter, v.i. - mutant, ppr. ff. adj. : qui a muté, prédisposé à muter.
  • 8. Panmixie, s.f. - panmictique, adj.

913

L’eugénisme positif1 (cf. 910-1) se propose d’améliorer la qualité de la population en favorisant la multiplication des individus susceptibles de transmettre à leurs descendants des caractères considérés comme avantageux pour l’espèce. L’eugénisme négatif2 poursuit au contraire cette amélioration qualitative par des mesures tendant à restreindre ou à empêcher la reproduction des individus susceptibles de transmettre à leurs descendants des caractères dommageables pour l’espèce, ou considérés comme tels. On appelle communément de tels caractères des maladies héréditaires3. Certaines législations prévoient la stérilisation eugénique4 (cf. 631-1), obligatoire ou facultative, des porteurs de certaines de ces maladies. Le certificat prénuptial5 est parfois utilisé pour renseigner les candidats au mariage (501-4) sur la qualité probable de la descendance de l’union (501-3) projetée, afin de décourager les unions dysgéniques6, c’est-à-dire les unions susceptibles de donner naissance à des porteurs de maladies héréditaires.

  • 3. L’individu atteint de maladie héréditaire qui a attiré l’attention sur la famille à laquelle il appartient est appelé proposant.

914

La probabilité qu’a un individu atteignant l’âge de reproduction d’avoir tel nombre d’enfants atteignant ce même âge peut dépendre de son génotype (912-1). Cette reproduction différentielle est appelée sélection1 ; la valeur sélective2 d’un génotype est ainsi proportionnelle à ce nombre d’enfants; la valeur sélective moyenne3 d’une population est égale à la moyenne des valeurs sélectives des génotypes de ses membres. Lorsque les génotypes ont des valeurs sélectives inégales, la présence des génotypes de moindre valeur sélective est qualifiée de fardeau génétique4. Dans une population de petit effectif (101-7), la fréquence de chaque gène (911-1) dans la population peut varier de manière purement aléatoire; cette variation est appelée dérive génétique5. On appelle respectivement structure génique6 et structure génotypique7 d’une population, pour un locus (911-4), l’ensemble des fréquences des divers allèles (911-5) et l’ensemble des fréquences des divers génotypes, en ce locus.

915

Chez un individu consanguin, c’est-à-dire un individu dont les parents ont un ou plusieurs ancêtres communs connus, deux gènes (911-1) d’un même locus (911-4) sont dits gènes identiques1 par descendance s’ils sont la copie d’un même gène ancêtre. La probabilité que le génotype (912-1) d’un individu pris au hasard dans la population soit formé de deux gènes identiques est appelée coefficient moyen de consanguinité2, ou coefficient a de Bernstein2, de la population. Le coefficient moyen de parenté3 d’une population est la probabilité que soient identiques deux gènes situés en un même locus et appartenant à deux individus distincts pris au hasard dans la population.


Introduction à Demopædia | Mode d'emploi | Téléchargements
Préface | Index
Chapitres : Introduction | 1. Généralités (index du chapitre 1) | 2. Élaboration des statistiques démographiques (index 2) | 3. État de la population (index 3) | 4. Mortalité et morbidité (index 4) | 5. Nuptialité (index 5) | 6. Fécondité (index 6) | 7. Mouvement général de la population, reproduction (index 7) | 8. Mobilité spatiale (index 8) | 9. Démographie économique et sociale (index 9)
Pages : 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 20 | 21 | 22 | 23 | 30 | 31 | 32 | 33 | 34 | 35 | 40 | 41 | 42 | 43 | 50 | 51 | 52 | 60 | 61 | 62 | 63 | 70 | 71 | 72 | 73 | 80 | 81 | 90 | 91 | 92 | 93